Le marché des applications mobiles est en pleine expansion. Les deux années de pandémie lui ont été très bénéfiques et il reste en progression constante depuis lors. Les utilisateurs des "apps" sont tous les jours plus nombreux. En 2021, 2,25 milliards de dollars ont été dépensés par les Français sur les stores mobiles, et ils ont passé 3,6 h quotidiennement sur leur mobile (Android). (1) On trouve désormais des applications pour tout et il est de plus en plus facile d’en développer grâce au NoCode. Mais en 2022, qu’en est-il de l’emploi dans le secteur ?
Les métiers du développement mobile, des profils très variés
Le marché de l’application mobile crée de la valeur en France. Sa contribution économique directe se compose des revenus générés sur les App stores, de la publicité intégrée et du m-commerce (“mobile commerce”). Les secteurs de l’économie étant interdépendants, il crée également de la richesse au-delà des entreprises spécialisées dans le créneau.
Ce secteur est en pleine expansion et sera bientôt la base de notre économie, notamment avec l’Internet des objets et l’évolution du mode de consommation et du comportement des utilisateurs. Sans surprise, il est aussi depuis ces dernières années créateur de nombreux emplois directs, indirects et induits. Et ce n’est pas près de s’épuiser. C’est une vraie révolution économique !
Les emplois directs dans l’App économie sont en grande partie occupés par les spécialistes des applications mobiles : les développeurs. Ils réunissent les postes de développement, la maintenance et le support. On y trouve également les fonctions supports telles que la gestion de projet, le marketing, la vente, etc.
Les emplois indirects sont générés par les fournisseurs des entreprises développant les applications mobiles.
En 2018, le marché des applications mobiles représenterait plus de 230 000 emplois en France, dont 77 000 emplois directs et 154 000 emplois indirects (2)
Les tendances 2022 du recrutement dans le développement mobile
Plusieurs tendances sont à noter pour 2022.
Côté entreprise :
Un effacement des diplômes
Tout d’abord, les entreprises privilégient de moins en moins les diplômés. Elles se tournent volontiers vers des développeurs autodidactes (3). Le pourcentage de recruteurs adoptant cette nouvelle position aurait presque doublé en 1 an. Il est passé de 23 % en 2021 à 39 % en 2022. Beaucoup d’organisations commencent aussi à embaucher des freelances. Cette tendance s’est marquée pendant la pandémie.
Des critères de plus en plus objectifs
Les critères de recrutement deviennent plus objectifs. Afin d’évaluer les compétences des candidats, les RH optent de plus en plus pour des tests pratiques et des entretiens de live coding. Ceux-ci favorisent la diversité et permettent d’élargir le vivier de candidatures.
Il faut noter que l’Europe est encore réticente à mettre de côté le CV des talents par rapport au continent asiatique ou américain.
Une expérience candidat cruciale
Par ailleurs, l’expérience candidat devient une priorité pour les recruteurs ainsi que la fidélisation des équipes.
Des langages qui se dégagent
Les principaux langages recherchés en 2022 par les entreprises sont JavaScript, Java et Python.
Côté candidat :
L’explosion du remote
70 % des développeurs aimeraient travailler à distance, à temps plein ou de manière hybride. Cela tombe bien, car la plupart des recruteurs le proposent. Il faut noter que le travail hybride est très apprécié de ces profils qui considèrent qu’il est source d’efficacité.
Un marché de l’emploi mondialisé
Les candidats (mais aussi les recruteurs) se tournent de plus en plus vers l’international. Cette tendance s’est affirmée avec le développement du télétravail.
Les développeurs mobile, des profils en pénurie
Près de la moitié des recruteurs peinent à trouver des candidats développeurs qualifiés (3). La pénurie est tout particulièrement sensible sur les postes de développeurs full-stack et back-end. Les causes de ce marché tendu sont nombreuses. 1. Recruteurs et talents : des intérêts contraires
Tout d’abord les recruteurs et candidats ne sont pas toujours en phase dans ce qu’ils pensent être les compétences clés à proposer. Ainsi, si les premiers recherchent surtout des DevOps, des développeurs web, des Data Scientist, et des experts en IA et Machine Learning, les seconds peuvent être tentés de se tourner vers des secteurs moins demandés tels que le développement de jeux, la blockchain, etc. Autre exemple, le framework Angular 2+ est idéal pour le développement d’applications métier. Or il est souvent boudé par les développeurs qui lui préfèrent Vue ou React.
2. Des compétences qui évoluent
Par ailleurs, les besoins des entreprises sont en permanente évolution et ceci tout particulièrement depuis la pandémie. Pour rester compétitives, elles doivent constamment réajuster leur stratégie technologique. De ce fait, la demande en profils Tech s’est accrue et spécialisée. L’offre de compétences n’est ainsi pas forcément raccord avec les exigences des entreprises. La formation et l’autoformation des candidats sur certaines technologies prisées permettraient en partie de sortir de cette pénurie.
Sources :
(1) Rapport annuel sur le marché mobile « State of Mobile 2022 », App Annie.
(2) L’App économie en France, Étude sur le marché des applications mobiles et leur contribution à l’économie française, Deloitte, 2018.(3) Étude CondinGame et CoderPad, 2022.